Passion : voler... construction amateur

D'ici et d'ailleurs

René BOURNY Par Le 01/11/2021 0

Chaque arbre cache une foret

 

 

Le grand livre de l'histoire de notre vie s'ouvre le jour de notre naissance et les pages vont s'égrainer inexorablement, jour après jour, tant que nous serons sur cette Terre.

Il y a quelques décénies de cela, je naquis dans une région de moyenne montagne de notre belle France, à savoir le Jura.Juratourisme 06712 a5

C'est là que j'ai passé mon enfance, mon adolescence et le début de ma vie d'adulte. Il m'arrive régulièrement de faire un arrêt sur image et de voir défiler en moi, certains épisodes, certaines scènes de cette vie là. Cette terre qui m'a vu naître, faire mes premiers pas, mes premières expériences, mes premières découvertes, est celle où j'ai planté mes racines. En cela, elle revêt une importance capitale dans ma vie d'aujourd'hui.

 A vingt ans, comme beaucoup de jeunes femmes et hommes, l'attrait de l'inconnu, de l'ailleurs s'ait fait plus pressant. Repousser les limites de l'investigation, se tester soi-même, quitter un entourage dans lequel on commence à se trouver à l'étroit, suivre l'être aimé, telles furent les motivations qui m'amenèrent à m'éloigner de mes vertes forêts, pour une région faite d'immenses plaines cultivées, balayées par un air marin et iodé.

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La joie de la découverte des côtes normandes passée, vint alors le temps de la nostalgie, le manque, engendré par la perte des relations de toutes sortes, et la véritable sensation du déracinement.

Une cinquantaine d'années plus tard, la vie a gommé ces sensations pénibles. Un nouvel enracinement s'est produit, sur cette terre d'accueil, aux paysages si différents. De nouvelles relations se sont nouées, de nouvelles amitiés, de nouvelles amours aussi.

Mon dernier séjour, dans mon Jura natal, remontait à huit années, durant lesquelles il m'a été psychologiquement impossible de faire la démarche d'y retourner. Puis, cette année, j'ai pris une  décision difficile : retourner sur mes terres natales.

Au fur et à mesure que le long ruban d'asphalte se déroulait sous mes roues, mon esprit se chargeait d'images qui me revenaient, comme si c'était hier.

Revoir ma région fut, pour moi, tout à la fois apaisant et stressant. L'esprit tente de s'accrocher à certains détails, certains paysages, qui ne sont plus, ou remodelés de telle sorte que les souvenirs s'estompent. Certains lieux sont fort heureusement toujours aussi magiques et ravissent les yeux et le cœur. L'atmosphère reposante et acide des forêts, juste perturbée par le craquement des brindilles sous les pieds, est un moment de pur bonheur. Le bruit des cascades, s'étalant en panache sur les rochers, est un enchantement pour les yeux et les oreilles.

Malheureusement, ce tableau idyllique  est, par moments, gâché par un souvenir pénible qui surgit au détour d'un sentier. Et puis, toute la famille qui jalonnait cette région et qui faisait que la vie était belle, lors des grands repas organisés pour un événement ou un autre, toute cette famille, aujourd'hui n'est plus. Alors, les jolis posters se trouvent être un peu fades.

Après quelques jours, j'ai quitté mon pays natal, le cœur animé d'un sentiment partagé : heureux d'être revenu, mais pas mécontent de repartir. Cette crainte de vouloir effectuer ce "pélérinage" me hantait, depuis pas mal de temps, elle s'est vérifiée.

Suis-je d'ici (cette région qui n'a vu naître) ou d'ailleurs (là où est ma vie aujourd'hui) ?

Les réponses sont diverses selon les êtres. Un grand pilote ULM, qui nous a quitté, Thierry Barbier a parcouru le monde à bord de son Ninja. Fort de son expérience, il se plaisait à dire : "Je suis citoyen du Monde".

Personnellement, ça me convient tout à fait...

 

A bientôt :

René, le 01 novembre 2021

 

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